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chaloupe-vapeur.overblog.com

Ce cybercarnet d'objectif personnel raconte l'évolution d'un projet de construction d'un modèle de chaloupe à vapeur, et les travaux annexes : le pourquoi, le comment.

Voici ce que j'écrivais en décembre 1997 :

Comment se décide une vocation ? Qui décide de notre destinée ? Le savons-nous exactement : le hasard; ou le Père Noël ?

Noël 1960, peut être 1959, ce fut mon plus beau Noël. Pourtant j’étais en pension. Mes parents, en Afrique, m’avaient envoyé un magnifique cadeau : un coffret de montages radio dont j’ai encore les plans des montages. Nous gardons comme cela certains objets, même s’ils ne servent plus à rien.

Il y a un autre objet, qui curieusement a pris une grande importance par la suite, sans jamais abandonner sa couche de poussière. C’est l’histoire de cet autre objet que j’ai choisi de raconter.

Les américains de la base militaire de la Martinerie (A Déols, près de Châteauroux - 36 - Ce fut le dernier, ou l’avant dernier Noël américain de la Maison d’enfants de Clion. Les américains ont quittés la France; juste après l’affaire de Cuba) apportent des gâteaux, ..... , et des jouets à la Maison d’enfants de Clion, pour les 60 ou 70 enfants de 3 à 14 ans.

Une montagne de jouets. ... . J’avais tout juste 13 ans, peut-être seulement 12.

Un de mes camarades y a trouvé un microscope, nous étions un peu ébahis par la beauté de l’objet, mais la plupart de nous savions déjà que ce n’était pas tout à fait un jouet. Aussi Serge, n’eut pas de rival; moi non plus : je venais de choisir une machine à vapeur : Une chaudière avec un cylindre et un piston entraînant une roue. Personne ne me la disputait. Il y avait tant de jouets.

Je dus surmonter quelques difficultés. D’abord je fus déçu. La cheminée était factice. (j’ai d’ailleurs perdu cet élément). Ensuite je ne comprenais pas le mode d’emploi. (en langue étrangère ?) . Puis, visiblement, étant déjà catalogué comme faisant des expériences pas toujours appréciées, je redoutais d’allumer les plaques d’alcool solidifié sous la chaudière : cela, je m’en souviens comme si c’était hier. J’appelais ces plaques : « méta »; je n’ai retrouvé ce mot nulle part.

Il s’est bien écoulé une journée ou deux avant que je me décide à demander de l’aide auprès de Tante Yvonne, qui était ravie de tenter l’allumage avec moi. En fait, je crois qu’elle attendait que je lui demande.

Nous avons mis de l’eau et allumé une première plaque de méta. Il fallut attendre plusieurs minutes avant que l’on sente monter la pression. Il y avait bien quelques fuites pour nous faire sentir la présence de la vapeur.

Nous étions trop impatients. De plus nous avions peur d’une explosion. On a ouvert aussi le robinet du sifflet, et un souffle s’en est échappé. Mais la vapeur n’arrivait pas a entraîner la roue.

Alors, je fus encore plus déçu, d’autant plus que cette machine n’avait plus d’attrait sur mes camarades et que du tas de jouets, il ne restait plus que des « miettes » éparpillées.

De dépit, je crois, je rallumais, et laissais monter la pression. Je m’inquiétais un peu de voir fuir la vapeur autour du cylindre et du piston, mais il fallait que cela marche. Je me souviens avoir aidé la roue à commencer sa rotation. Et alors, elle s’est mise à tourner, j’étais dans la buée. J’ai dû crier, car tout le monde est venu voir. J’étais fou de joie.

Bien plus tard, j’ai eu à étudier le fonctionnement des machines à vapeur pour la propulsion des navires. On parlait de tiroir en « Dé », en « Coquille ». J’ai conduit des machines alternatives sur des pompes d’assèchement ou pour des treuils à vapeur sur les pétroliers. J’ai surtout conduit et entretenu des chaudières pour la propulsion par turbines des gros navires, avec de la vapeur à 60 bars et plus de 500°C. Enfin, j’ai enseigné le « Circuit monohydrique » : c’est à dire le principe de la production d’énergie mécanique avec l’eau et la vapeur comme véhicule d’énergie.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais :

A deux reprises, l’été dernier, le souvenir de cette machine à vapeur resurgit :

J’ai accompagné mes élèves à Cardiff. Au musée national du Pays de Galles, la locomotive de Richard Trevitick (Cette locomotive tractait des wagonnets de minerai de charbon des mines vers le port de Cardiff, dés 1805.) y fonctionne encore; mais elle était en visite d’entretien. J’ai eu l’occasion de bavarder avec les mécaniciens travaillant sur cette machine.

Environ un mois après, à Bremen en Allemagne, je circulais dans la Böttcherstrasse, une petite rue réputée de la vieille ville. Dans une vitrine j’ai vu des machines à vapeur du même fabricant que celle que j’avais eu dans mon enfance, et lui ressemblant un peu. Je me suis procuré un catalogue, et surtout des plaques de « méta » pour rallumer ma chaudière.

Maintenant, il faut que je me mette au travail : Je dois refaire une soudure sur un tuyau de vapeur sortant du ballon de la chaudière, vérifier les joints sur la monture de niveau, vérifier la soupape de sûreté : car il y en avait une au sommet de la chaudière, mais je ne savais pas la reconnaître. Et tant pis si elle n’a plus de cheminée.

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G
Très intéressant ce blog et je vais suivre de près la construction de ton Africa Qeen .<br /> Sous quel pseudo es-tu enregistré dans le forum les copain d'abord ?<br /> Amicales salutations GéGé
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K
tant de choses encore à faire, mais le plus dur est fait! A présent le bonheur de construire tout en comprenant! bravo! on va suivre le chantier de près. Serre la soupape!<br /> Nul doute que nous allons étre ébahis.<br /> Cordialement!
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